Page:Depasse - Spuller, 1883.djvu/21

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l’opinion la grande place qu’elle occupe. Nous savons bien les critiques qu’on a adressées à ce journal et personnellement à son premier rédacteur en chef. On a fait à celui-ci un reproche vraiment terrible : on a dit qu’il manquait de légèreté. Les sylphides du journalisme l’ont trouvé lourd. Il est vrai que pour M. Spuller un journal n’est pas une baraque où des danseurs et des clowns amusent le public de leurs cabrioles. Quand il prend la plume, il se propose toujours de développer quelque vérité utile à la démocratie, de faire comprendre à ses lecteurs les principes et les règles dont l’application est essentielle au bon gouvernement et à la grandeur de la France. Un article est toujours pour lui une démonstration. Le journalisme devient avec lui comme une haute école de politique, et non seulement de politique, mais de morale. Le souci des grands problèmes moraux est naturel chez Spuller et ne le quitte jamais. Il considère sa fonction de journaliste comme une sorte de professorat qui a pour objet l’éducation politique du suffrage universel.

Une autre tendance de son esprit réfléchi et si essentiellement politique est d’aller chercher,