Page:Depasse - Spuller, 1883.djvu/24

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le bien ou n’empêchent pas le mal, sous l’influence de causes qu’ils ne portent pas nécessairement en eux-mêmes. Et que parlons-nous d’ailleurs de gouvernement ? Élevons-nous et passons du concret à l’abstrait, du gouvernement à la société, à l’État, qui en est la personnification philosophique et politique. L’État ne peut périr, car ce serait la mort même de la patrie ; on ne peut pas demander le moins d’État possible, car ce serait demander le moins de société policée possible. Nous ne marchons donc pas vers cette suppression de l’État, vers cette abolition progressive du pouvoir, dont on parle, etc… » Voilà un exemple typique des considérations auxquelles M. Spuller aime à se livrer dans son journal ; sans cesse il y revient, il les prend et les reprend, et les tourne sous toutes les faces pour les faire pénétrer dans l’esprit de la démocratie. Le journalisme ainsi compris n’est pas l’art de mettre en œuvre des paradoxes, d’affiler des pointes et d’assembler des jeux de mots, ni de combattre sans trêve le gouvernement quel qu’il soit de son pays et les hommes publics de son temps, avec une fécondité d’injures et une abondance de fiel dont la source coule également en toutes les saisons,