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Page:Depre - Jacques le bûcheron, 1873.djvu/9

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Sans noire trahison ; s’il vous faut expirer,
La mort paraît moins dure à qui peut espérer !


Mais tuer pour tuer, lutter un contre mille,
Dépenser au combat un courage inutile,
Sans qu’on vous sache gré de votre obscur trépas,
Malgré tout son grand cœur, il ne le pouvait pas !
Puis il lui répugnait d’attendre en embuscade.
Il était donc resté pour garder la malade.


Or, tandis qu’il pensait à ces choses, soudain
Il entendit dehors comme un écho lointain
De pas d’hommes, de bruit d’acier, une voix basse
Et brève qui lançait des ordres dans l’espace,
Et des pas de chevaux sonnant sur le pavé.
Jacque horriblement pâle alors s’était levé :
Il écoutait, l’oeil fixe, et l’oreille tendue
Vers ce bruit peu à peu grandissant de la rue.


Terre et cieux ! C’étaient eux, les bandits Allemands,
Les maudits, les buveurs de sang aux hurlements
Funèbres, la vermine envahissant la France,
Qui, sur tout son parcours, bavait son insolence :