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d) Clovis tint la parole donnée. Aux fêtes de Noël de la même année, en présence d’un immense concours de population, saint Remi, évêque de Reims, lui versa solennellement sur la tête l’eau du baptême, disant : « Baisse la tête, doux Sicambre, adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré. » Trois mille guerriers francs imitèrent leur chef. Cette conversion de Clovis fut un acte d’habile politique : elle aida puissamment ses conquêtes futures. En effet, l’ancienne population gauloise était catholique ; le joug des Burgondes et des Visigoths lui paraissait odieux, ceux-ci étant de religion arienne. Aussi les évêques et les Gallo-Romains secondèrent-ils de tout leur pouvoir les projets de Clovis.

3. Unification de la monarchie franque. — Clovis, à son avènement, n’était que roi de Tournai. Il y avait aussi un roi ripuaire à Cologne, et des rois saliens à Cambrai et à Tongres. Clovis parvint à ranger ces différents royaumes sous son pouvoir. Grégoire de Tours raconte que ce fut au moyen de crimes odieux. Mais ces crimes sont aujourd’hui contestés. Les récits de Grégoire de Tours ne seraient que des chants populaires.

1. Avènement de Clovis. — Clovis, fils de Childéric devint roi de Tournai, à l’âge de quinze ans, en 481.

2. Ses conquêtes. — Il soumit successivement les différents peuples de la Gaule :

1o Il défit à Soissons, en 486, le préfet romain Syagrius.

Peu après, il épousa Clotilde, nièce du roi de Bourgogne, et cette princesse chrétienne prépara la conversion de son époux.

2o Il triompha des Alarnans, sur les bords du Rhin, en Alsace, en 496.

La même année à la Noël, il se fit baptiser à Reims, par Saint-Remi, avec trois mille de ses guerriers, et il acquit par là le puissant appui du clergé gaulois.