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Page:Der Marne-Feldzug - die Schlacht - mit zehn Karten und sechs Skizzen.djvu/254

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puisse libérer encore à temps suffisamment de forces pour rejeter au-delà de la Marne un ennemi qui se serait avancé sur ses arrières.Il faudrait alors que la 2e armée se replie — avec ou sans ordres. » Le général v. Bülow ne pensa pas pouvoir échapper à cette idée présentée de manière convaincante. Cependant, au lieu de se rendre immédiatement au commandement de la 1re armée pour y discuter, afin de clarifier la situation pendant la nuit, le lieutenant-colonel Hentsch se décida à passer la nuit au quartier général de l'armée à Montmort, pour ne repartir que tôt au matin du 9/9, selon les dires du capitaine König, « afin d'attendre les informations qui pourraient arriver pendant la nuit. »

Au sujet du résultat de la réunion extrêmement importante avec le commandement de la 2e armée, le lieutenant-colonel Hentsch ne rendit compte à l'État-major général que par radio avec les mots : « Situation de la 2e armée sérieuse, mais pas désespérée. » Il ne semble pas avoir évoqué l'idée évidente d'envoyer un de ses collaborateurs le soir même au quartier général de la 4e armée, situé non loin, et qui disposait d'une bonne liaison radio avec Luxembourg, pour faire un rapport détaillé sur la mission en cours, et en particulier sur la réunion avec le commandement de la 2e armée. Le commandement lui-même, qui faisait rapport à l'État-major général chaque soir en détail sur la situation et les intentions pour le lendemain a négligé cette communication ce soir-là. La possibilité d'une intervention du général v. Moltke fut ainsi empêchée. Loin de là, à Luxembourg, il resta dans une incertitude atroce.

Au dîner à Montmort, l'atmosphère était pesante. L'officier d'ordonnance, le lieutenant-colonel prince August Wilhelm de Prusse, rapporte que le lieutenant-colonel Hentsch « avait fait une impression grave, presque sombre, si bien que l'humeur plutôt gaie du général en avait été sans nul doute marquée. Il y avait à table une atmosphère généralement pesante ... » D'après les notes de l'ex-lieutenant-colonel Matthes, Hentsch « avait lui-même moralement souffert de la mission qui lui était confiée, mais il était apparemment décidé à accomplir sa tâche peu réjouissante et ingrate selon tout son savoir et toute sa conscience. » Il s'était également plaint auprès du commandement de la 2e armée de ce que « l'État-major général l'ait choisi pour cette mission extraordinaire, à la place d'officiers dont c'était le rôle. » Peu après le dîner, le général v. Bülow se retira, après que le lieutenant-colonel eut pris congé de lui, puisqu'il voulait partir le lendemain le plus tôt possible pour la 1re armée.