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Page:Der Marne-Feldzug - die Schlacht - mit zehn Karten und sechs Skizzen.djvu/523

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Aussi simple et clair que ce plan de poursuite allemand paraisse à première vue, il contenait néanmoins une source d’erreur, en ce qu’il éliminait de son calcul un facteur de taille indéterminée. Une des conditions nécessaires pour sa réussite était que l’attaquant allemand soit capable de soumettre l’ennemi à ses lois non seulement sur son aile pivotante, mais sur l’ensemble du front, afin de le fixer et de le harceler partout, pour l’empêcher d’effectuer des déplacements de troupes de grande ampleur. Cette condition préalable n’était pas entièrement satisfaite. Il a même paru avec raison douteux à l’État-major général allemand que les forces de l’aile sud allemande se trouvant face au front des forts à la frontière orientale française puissent participer à cet effort de poursuite. Ceci dépendrait considérablement du comportement de l’adversaire situé en face. Si celui-ci contre-attaquait en un nouveau coup d’offensive, ce qui n’était pas du tout tenu pour exclu, il rendrait alors dans les circonstances présentes un service signalé au commandement allemand. Il suffirait simplement de se défendre contre cette attaque pour récolter l’avantage que les forces ennemies encore battues situées en Lorraine française seraient fixées à un endroit non crucial pour les opérations, et manqueraient pour l’utilisation dans une défense de la retraite avec les autres parties des forces ennemies. Mais si les Français s’abstenaient d’une telle offensive, le danger apparaîtrait qu’ils affaiblissent leur aile sud, en faisant confiance à la résistance du front des fortifications, et qu’ils utilisent les forces ainsi libérées pour les regrouper, au moyen du réseau ferré à leur disposition, particulièrement performant, soit en les envoyant immédiatement sur le front nord pour s’opposer au poursuivant allemand, ou en les utilisant comme base d’un nouveau regroupement de forces pour une contre-offensive ultérieure.

L’état-major général allemand ne s’est pas mis à l’abri de la reconnaissance de ce danger. Pour l’éviter, il a eu recours à un expédient de valeur douteuse : il voulait fixer les forces de l’aile sud française par sa propre attaque. Il apparaissait dès le début incertain que ceci réussisse entièrement. Mais il espérait que l’adversaire se retirerait sur le front des fortifications, et enlèverait une partie des forces de cet endroit menacé par l’attaque, pour les utiliser ailleurs, et ainsi qu’il pourrait enfoncer la trouée entre Toul et Épinal sur la Moselle avec un fort contingent de la 6e armée. Si cette percée trouvait le succès, il serait possible à ces forces de la 6e armée de participer à l’effort commun de poursuite, et ce en direction concentrique, tout à fait décisive.