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Page:Der Marne-Feldzug - die Schlacht - mit zehn Karten und sechs Skizzen.djvu/540

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En raison de sa longue attente loin derrière à Luxembourg, et de la torture de ses doutes sur l’issue de la bataille, l’âme du commandant en chef allemand était de plus en plus démoralisé. De rares informations de la part des armées, et des rapports radio entendus par hasard, qui ne pouvaient pas donner sans cohérence interne une vue claire de la situation sur le front, avaient encore assombri l’état d’esprit déjà troublé du général d’armée v. Moltke. Ce n’est que pour cela qu’un communiqué radio intercepté par hasard du corps de cavalerie Richthofen sur une hésitation passagère de la situation sur le Petit Morin au matin du 8/9 a pu amener dans l’esprit du chef d’État-major l’idée d’une percée réussie entre les 1re et 2e armées, malgré le rapport fiable parvenu peu avant en provenance de la 1re armée sur l’évolution de la situation sur l’Ourcq. Sans connaître la situation générale, le général d’armée v. Moltke envoya le 8/9 le lieutenant-colonel Hentsch, chef de la section des renseignements à l’État-major général, avec une mission apparemment considérée par celui-ci comme une « procuration », vers la 1re armée, et selon laquelle si sa retraite devait être nécessaire, elle devait se replier sur la ligne Soissons-Fismes, pour reprendre le contact avec la 2e armée. En fait, quand le chef d’État-major lança cette consigne, la crise sur le front de l’Ourcq était déjà dépassée, et le danger de la brèche entre les deux armées encore pas du tout brûlant. La mission confiée au lieutenant-colonel Hentsch est en plus difficile à réconcilier avec l’instruction claire et précise donnée par le Chef suprême des armées la veille au soir au général v. Moltke : « Attaquer, tant que cela marche — ne pas reculer d’un pas quelles que soient les circonstances. »

En ce qui concerne l’importance décisive que revêt l’activité du lieutenant-colonel Hentsch, et à cause des nombreuses contradictions dans son action, il semble nécessaire, pour juger ces événements importants, de rassembler rapidement les faits, dans la mesure où c’est encore possible.

Le mot fatal de « retraite » est tout d’abord tombé de la bouche du chef d’État-major lui-même. Quand le lieutenant-colonel Hentsch arrive au front, personne n’a pensé à une « retraite », et encore moins parlé de cela. Sur le front règne une joie confiante en l’attaque et une volonté de vaincre sans faiblesse, comme le lieutenant-colonel Hentsch a pu le confirmer explicitement dans tous ses rapports des commandements des 1re à la 5e armée. Les mouvements d’évitement vers l’arrière qui ont eu lieu à des endroits isolés du large front de bataille ne signifiaient en aucune manière la retraite générale, comme l’entendait le général d’armée v. Moltke dans sa mission au lieutenant-colonel Hentsch. Ils