Page:Deraismes - A bon chat bon rat.djvu/18

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ANTOINETTE.

Merci de votre sollicitude, monsieur, ma santé ne court aucun risque, car je reste ici, tandis que vous…

OCTAVE, vivement.

Mais je reste aussi, madame.

ANTOINETTE, se levant.

Comment ! (Se rassurant.) Ah ! je comprends, monsieur, vous restez jusqu’à la fin de l’orage.

OCTAVE.

Jusqu’à la fin d’août, madame.

ANTOINETTE.

Et nous sommes en juin ! C’est trop fort !

OCTAVE.

Mais vous-même ?

ANTOINETTE.

Moi, j’ai loué une chambre pour deux mois.

OCTAVE.

Je vous prie de croire, madame, que je ne logerai pas ici pour rien.

ANTOINETTE.

Mais c’est une mystification ; ces gens m’avaient assuré que je seras seule, attendu qu’ils n’avaient, disaient-ils, qu’une chambre de libre ; cela devient donc inexplicable.

OCTAVE.

Certes, je ne demande pas à partager la vôtre.

ANTOINETTE, à part.

L’impertinent ! (Haut.) Je ne pense pas à vous l’offrir. Ces misérables auront pris la parti de coucher dehors, pour tirer un plus ample profit de leur masure.

OCTAVE, à part.

Ce n’est pas une Anglaise ; mais, hélas ! c’est quelque chose