Aller au contenu

Page:Deraismes - Eve dans l humanite - Les Droits de l enfant.pdf/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ii

Au préalable, et pour m’assurer de l’état d’esprit du moment, je traitai des sujets de philosophie de morale, d’histoire, de littérature. Une fois le terrain bien sondé, je pris la résolution de consacrer deux saisons à la question de l’affranchissement de la femme qui, depuis le mouvement socialiste de 1848, aussitôt étouffé, était tombé en oubli.

Le succès dépassa toute prévision.

L’affluence énorme du public, son assiduité, ses applaudissements, le retentissement qu’eurent ces entretiens, m’autorisèrent à croire que la réalisation des réformes législatives que je réclamais pouvait être relativement prochaine.

J’avais compté sans la guerre qui vint retarder indéfiniment une infinité de projets.

Après cet effroyable désastre, tous les cerveaux ne furent plus absorbés que par une seule et unique pensée : relever la patrie par la libération du territoire, l’extension de l’instruction, l’organisation de l’armée et la consolidation de la République. C’est à cette dernière œuvre que je travaillai, ajournant à des temps meilleurs la publication que je fais paraître aujourd’hui.

J’entrepris donc une campagne de propagande en faveur des principes de la démocratie, persuadée, du reste, que de leur complète application dépend la disparition de toute injustice légiférée.

Aujourd’hui que le gouvernement républicain s’est affermi et qu’il est l’expression de l’opinion publique, nous devons revenir, à nouveau, sur la condition légale de la femme, condition repré-