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ève

qu’il était facile de prévoir, du reste, sans être doué d’une grande perspicacité.

De 1865 à 1869, des faits révoltants continuant à se produire, le conseil général, grâce aux propositions réitérées de son président, M. Dumas, de l’Institut, vota un crédit pour allouer des émoluments à deux inspecteurs. L’intention était bonne. En fait, c’était une moquerie.

Le gouvernement impérial donnait comme motif de cette lésinerie la crainte d’ajouter aux dépenses.

L’Empire osant parler d’économie !

On me dira que je raconte une vieille histoire et que la loi de 1874 a mis fm à tous ces abus. Ce serait une grande erreur que de le croire. Il n’y a, pour s’en persuader, qu’à étudier l’enfantement pénible de cette loi et à en examiner toutes les phases, à tenir compte des résistances qu’elle a rencontrées et qu’elle ren contre encore dans son application. Alors on aura une idée juste de la valeur des résultats acquis aujourd’hui.

On a mis trois ans à voter cette loi qui a été l’objet de trois interminables délibérations remplies toutes de discours inutiles et d’amendements oiseux.

Il semble, n’est-ce pas, que, pour l’honneur de cette assemblée, tous devaient tomber d’accord sur cette question d’humanité élémentaire. Le contraire advint.

Enfin, ces débats, beaucoup trop prolongés, ont servi à mettre en lumière des faits que le public ignorait, bien qu’on ait eu garde de tout dire et pour cause. De grands industriels étant membres de l’Assemblée, il y avait des intérêts à ménager. Leur position devenait délicate et difficile. N’étaient-ils pas, en grande partie, responsables du triste sort des enfants employés dans leurs ateliers ou dans leurs usines ?

Un certain filateur, bien connu et siégeant à la