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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/143

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RENÉE.

Mais, misérable, ne vois-tu pas que tu me déchires le cœur ?

CÉLINE, tombant à genoux.

Ne m’accusez pas, ne m’accablez pas ; ce n’est pas ma faute.

RENÉE.

Mon Dieu ! mais que veut-elle dire ?

CÉLINE.

Cette lettre…

RENÉE.

Eh bien ?

CÉLINE.

À peine me l’aviez-vous remise, que… Oh ! je n’oserai jamais.

RENÉE.

Mais parleras-tu !

CÉLINE.

Monsieur est entré ; il l’a vue.

RENÉE.

Lâche ! tu la lui as donnée ?

CÉLINE.

Je vous jure que je me suis défendue ; mais un homme est toujours plus fort qu’une femme.

RENÉE.

Où est-il ?

CÉLINE, éperdue.

Qui ?

RENÉE.

Mon… mon… (D’une voix étouffée.) mon père.

CÉLINE.

Il est parti comme un furieux. Il voulait vous tuer ; mais je lui ai barré le passage.