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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/220

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BAZIN.

Sauf votre respect, monsieur, permettez-moi de me dégager de toute responsabilité sur ce point. Au jour d’aujourd’hui, on fait tout à l’envers… il paraît que c’est le genre.

M. EVRART.

Crois-tu que le repas ne soit pas tel que je l’ai ordonné ? Tout me vient de Paris pourtant.

BAZIN.

Autrefois, monsieur, chaque casserole avait son fourneau. Aujourd’hui un fourneau suffit pour trente casseroles. On les plante les unes sur les autres, du charbon dessus, du charbon dessous. Ce sont des piles qui s’élèvent à la hauteur d’un premier. Il paraîtrait que c’est le genre.

M. EVRART.

Eh ! mon pauvre vieux, tu tiens à tes anciennes coutumes ; mais il est nécessaire, vois-tu, d’accepter le progrès.

BAZIN.

Hélas ! monsieur !…

(Il tire son mouchoir de sa poche.)
M. EVRART.

Mais Bazin, tu es ridicule… Que signifient ces larmes, un pareil jour ?…

BAZIN.

Il n’y a pas que moi qui pleure, monsieur.

M. EVRART.

De qui parles-tu ?

BAZIN.

De mademoiselle, monsieur. Elle a le bonheur bien triste.

M. EVRART.

Mais cela est tout naturel… l’émotion de la cérémonie religieuse, les pensées qu’elle suggère…