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Page:Deraismes - Le Theatre chez soi.pdf/227

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HORACE.

M. Evrart ruiné, attaqué dans sa réputation, était réduit au dernier désespoir. Mon père me fit venir. Horace, me dit-il, le moment est venu de prouver que je me souviens. Relever avec votre bien la position de M. Evrart ne suffit pas ; je ne souffrirai pas qu’on porte atteinte à son honneur. La protestation la plus énergique que je puisse faire, Horace, c’est de rechercher son alliance. Vous épouserez sa fille.

Mme DE SORIEU.

Et vous avez consenti ?

HORACE.

Non. J’ai voulu me défendre. J’ai tout confié à mon père, les déchirements de mon cœur, les vôtres. Horace, me dit-il, quand vous perdîtes votre mère, j’étais jeune, aussi, par conséquent, accessible comme vous à toutes les passions. Mais, vous étiez là, mon fils, et pour vous laisser un jour une fortune, et, ce qui est plus précieux encore, l’exemple, aucun sacrifice ne me coûta. Je n’ai jamais fait appel à votre reconnaissance ; aujourd’hui, seulement, je vous supplie, Horace, de ne pas être ingrat.

Mme DE SORIEU.

Mais moi, moi pourtant, que vais-je devenir ?… Je suis la seule victime.

HORACE.

Mon premier soin a été d’assurer ta position. J’ai vendu un bien que m’avait laissé mon aïeul. J’ai cet argent dans mon portefeuille ; deux cent mille francs… nul ne saura à qui j’ai donné cette somme, mes précautions ont été prises à cet égard.

Mme DE SORIEU.

De l’argent !