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BETTY PETITE FILLE


qui conservait probablement encore des illusions, avait escompté rencontrer Madame Cérisy au logis.

Il fut aussi satisfait de ne trouver que la fille sans bien savoir pourquoi.

Elle lui fit les honneurs du home et le présenta à Marthe avec la désinvolture d’une petite femme débrouillarde ; elle offrit même de la bénédictine, mais cette fois de la provision de sa mère, afin de ménager la sienne.

Le parrain assis, elle bondit sur ses genoux et lui encercla le cou de ses bras nus. Elle aimait, contrairement à ses habitudes, à se montrer gamine auprès du vieillard. Cette tactique lui procurait des sensations aiguës de demi-viol.

Ses narines palpitaient en aspirant l’odeur de tabac et de mâle, qui flottait alors autour d’eux.

Les contacts prolongés de leurs corps rapprochés, éveillaient en elle les désirs qui y dormaient d’une façon latente, et avec le désir montait à son cerveau une griserie bienheureuse.

Et lui entraîné par la certitude de sa virilité, n’avait aucune crainte. Il la palpait doucement, sentant sous ses doigts, la chair grasse des hanches s’enfoncer lentement.

À ces demi-caresses, elle répondait par des ondulements voluptueux de jeune chatte enamourée ; des spasmes languides la secouaient