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BETTY PETITE FILLE


besoin, outre le plaisir, d’une satisfaction de vanité qui le faisait se priser davantage.

Or, elle ne comprenait pas pourquoi semblable bonheur surhumain lui était refusé. Son âge ne l’inquiétait guère, puisque le désir était en elle. Pourtant une vague crainte subsistait encore ; sa connaissance mitigée du grand secret en était la cause. Cependant l’attrait du plaisir, chassait bien vite toutes les frayeurs.

Affolée, elle restait là, les reins brisés, s’étonnant de mille détails qui choquaient sa délicatesse d’enfant. Mais de minute en minute, elle se pourrissait un peu plus le cœur, détruisant l’instinct de la pudeur par le désir exalté.

En même temps son admiration pour sa mère augmentait, elle considérait comme la suprême habileté de se procurer le luxe tout en ayant la joie affolante des sens.

Toutefois la désinvolture de la dame auprès du compagnon l’étonnait, mais elle se dit qu’il devait en être ainsi et qu’elle ferait de même, plus tard, lorsque ces jeux lui seraient permis.

Il lui fallut se sauver, Madame Cérisy étendant la main pour appeler la bonne. Pourtant elle aurait bien voulu, examiner de près la figure maternelle après ces instants d’activité.

Lorsque Léontine accourut, la mine ahurie