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BETTY PETITE FILLE

Elle lui lança un regard noir :

— C’est cette petite qui te rend si mauvais ?…

Une scène de jalousie allait éclater, Max ne souhaita point l’éviter.

— Ne m’agace pas !

Et il montra ses biceps qui étaient fermes malgré la finesse des attaches. Elle se dressa furibonde :

— Tu oserais me battre maintenant !

Sur sa tête la perruque vacillait, ses yeux flambaient non pas de réelle colère, mais d’une excitation morbide.

Effondrée sur le sopha, Betty les contemplait. Elle tenta de les calmer par une boutade :

— Vous n’allez pas vous boxer tous les deux.

Ils ne l’écoutèrent point et s’élancèrent l’un contre l’autre. Il y eut une minute de mêlée brutale, des ahanements confus, des étreintes violentes.

Ensemble ils croulèrent sur le tapis, évitant toujours de se blesser mutuellement. La perruque blonde avait roulé sous un fauteuil, le peignoir soyeux se froissait, les souliers de satin, les babouches de cuir, erraient au hasard.

Vaincue Charlotte ne bougea plus, Max ricaneur jouissait de sa victoire.

Betty haletait, les yeux exorbités, une angoisse