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BETTY PETITE FILLE


que Betty bondit vers la chambre et s’habilla avec une fébrilité hargneuse.

Tant l’impatience la harcelait, qu’elle négligea de se maquiller et laissa pendre sur son dos, la natte épaisse et noire.

Sans vergogne, elle abandonna le ménage en l’état et se sauva, nerveuse et amère. Elle sauta dans le métro, en bousculant les voisins, prête à lancer des injures à qui se révolterait.

Cependant elle descendit à l’Opéra, comprenant la nécessité d’apaiser par quelques minutes de marche, l’énervement qui était en elle.

En traversant la rue Roquépine, elle avait reconquis un calme relatif et pénétra chez ses amis, presque souriante.

Ils la reçurent avec des plaisanteries grivoises, Max parla cruement de la passe d’armes de la veille, Charles, rougissait doucement, légèrement honteux dans l’intimité de s’être abandonné à pareille extrémité. Son compagnon lui rappela que c’était pour le bonheur commun.

Tout d’abord, la fillette ne saisit pas, mais Max l’aida bientôt :

— Dis donc, elle a du pèze ta mère hein, puisqu’elle gigote pour tant de michés.

Betty eut une seconde d’orgueil, la lippe dédaigneuse elle affirma :