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BETTY PETITE FILLE

Il la repoussa et ricaneur, lui souffla :

— Si tu interviens, je raconte tout sur toi à ta maternelle !

La fillette blêmit, mais bien vite elle haussa les épaules. Non elle n’interviendrait pas, à quoi bon.

Quand elle vit son jeune amant en si somptueuse mise, Madame Cérisy eut un petit cri de surprise heureuse, puis elle rougit, à cause de Betty qui l’épiait.

Sans un mot la gamine se retira, montrant nettement par sa façon d’agir qu’elle n’était plus dupe.

Elle rentra dans sa chambre, s’examina dans la glace, lissa ses cheveux d’une main hésitante, et enfin retourna dans l’antichambre sur la pointe des pieds.

Silencieusement, usant de mille précautions sournoises, elle avança et devant la porte du boudoir s’arrêta, le cœur serré.

Une minute elle écouta, un bruit de baiser parvint jusqu’à elle. Une grimace crispa son joli visage, sa jalousie se réveillait soudaine et âpre.

Curieuse, elle appliqua son œil à la serrure. Ce qu’elle vit accrut son irritation.

Elle se redressa, pâle et nerveuse, une envie furieuse de se précipiter dans la pièce, la bouleversait.

De longs moments s’écoulèrent ; encore elle se