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BETTY PETITE FILLE


baissa et regarda, Madame Cérisy et Charles étaient assis côte à côte sur un divan. L’éphèbe avait un air narquois, il répétait à la femme tout ce qu’il savait d’elle, par les indications de Betty. Il essayait d’abord du chantage, comme d’un moyen lui étant plus habituel. Mais elle n’eut qu’un haussement d’épaules désinvolte : après tout ce lui était égal, que ce petit « gigolo » connut sa vie, il lui serait aisé de s’en défendre.

Il eut un rire sardonique et avoua son besoin d’argent. Elle eut de la pitié, et naturellement offrit de lui remettre cent francs.

Ils ne pouvaient s’entendre, lui en réclamait mille, comme la somme la plus minime qu’il lui fut digne d’accepter.

Cette fois elle refusa net. Cynique, il la prévint :

— Tu sais, je cogne, j’aime pas discuter…

Elle le considéra avec ahurissement, une peur entrait en elle, en le voyant si résolu. Auprès de lui, elle avait la notion de sa faiblesse ; personne ne viendrait la protéger, elle était à la merci de ce gamin qui profitait audacieusement de sa situation équivoque. Alors elle comprit sur quelle pente elle glissait, mais il était trop tard pour revenir en arrière.

Décidé à en finir, il ne se répéta pas et de ses