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BETTY PETITE FILLE


fines mains nerveuses, saisit la chevelure si artistement emmêlée de Madame Cérisy.

Elle eut un faible cri, mais le retint aussitôt, prévoyant sa honte, si Betty survenait.

Brutalement, il la jeta à terre et martela son beau corps, si rémunérateur, de coups de poings et de pieds. Elle se mordait les lèvres pour ne pas crier ; en réalité, cette correction, qui la brûlait physiquement, lui procurait une volupté morale toute nouvelle.

Charles ricanait, tapant avec une sauvagerie tranquille, la malheureuse les bras repliés protégeait son visage qu’elle craignait de voir marqué.

Néanmoins elle se roulait sur le tapis, en râlant doucement, toujours prudente malgré la douleur.

Il s’arrêta et demanda :

— Alors tu marches !

Elle fit « oui » très bas, en un souffle. Aussitôt il s’éloigna et de son mouchoir parfumé s’épongea le front.

Péniblement elle se redressa et sans oser regarder l’homme se dirigea vers la glace. Les mains tremblantes, elle rajusta sa chevelure, remit de l’ordre dans sa toilette et lassée se laissa tomber sur une causeuse.

Il la rappela au sens de la réalité.