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BETTY PETITE FILLE

— Tu vas chercher le pèze ?

Elle acquiesça d’un signe de tête. Déjà elle s’apprêtait à se lever, lorsque le timbre de l’entrée la rejeta en arrière, blêmissante.

Elle se tourna vers Charles :

— Oh ? va-t-en, on vient me voir !

Il s’assit tranquillement, les mains dans les poches, les jambes allongées :

— Pas avant de tenir la galetouse !

Elle eut un soupir de désespoir.

 

Betty, le cœur bouleversé par le remords, s’était sauvée dans sa chambre. Mais une partie de cette scène brutale à laquelle elle avait assisté, avait mis en elle, un énervement nouveau, un besoin subit de sensation.

Elle ne sut pourquoi, mais elle se trouvait gênée habillée ; elle retira donc la robe pesante, le pantalon froufroutant et par dessus la chemise s’enveloppa d’un peignoir léger.

Depuis quelques minutes, elle gisait dans un fauteuil, lorsqu’on sonna à la porte. Aussitôt, elle pensa à sa mère, au flagrant délit possible, dans le débraillé de la bataille.

Elle courut ouvrir et se vit confrontée avec un tapissier ordinaire qu’elle connaissait bien. Le renvoyer risquait de le mécontenter, il fallait plu-