Page:Des Vignons - Betty petite fille, 1922.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
BETTY PETITE FILLE

— Je reviens de suite…

Elle s’éloigna le cœur serré d’une angoisse et revint quelques secondes plus tard. Elle faisait claquer des ciseaux pour lui couper les poches.

Le fauteuil bascula avec un vacarme formidable qui les immobilisa haletants, dans l’obscurité ils mesuraient mal leurs mouvements.

La voix de Madame Cérisy, retentit sèche et autoritaire. Aussitôt ils redevinrent enfants, déjà secoués par la peur de la tyrannie qui pesait sur leurs faibles épaules. Léontine galopa par l’antichambre, en maugréant contre l’heure tardive.

Prestement ils rallumèrent la bougie et gagnèrent le boudoir. Betty avait sa mine sournoise et placide, Robert conservait plus de gêne.

Madame Cérisy demanda :

— Vous vous êtes bien amusés ?

— Mais oui, petite mère, affirma la gamine sans rougir. Le garçonnet ne répondit pas, ayant l’air renfrogné qu’il prenait aux minutes embarrassantes. En revanche il admira avec candeur l’aptitude au mensonge de la compagne.

Madame Leroy fut vexée de la tenue du rejeton. Maussade elle reconnut :

— Comme une petite fille, c’est plus gentil qu’un garçon !

Il se cacha derrière un fauteuil pour hausser