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BETTY PETITE FILLE

Elles marchèrent vite, craintives à l’idée d’être en retard ; pourtant elles avaient bien des choses à se dire.

Grâce au métro, en quelques minutes elles furent au logis, où avec une fébrilité peureuse, elles se dévêtirent, effaçant prudemment tous les vestiges de cette escapade. Les vêtements de Madame Cérisy furent avec soin replacés en leur armoire, les maquillages disparurent sous un lavage abondant. Au milieu de la cuisine, elles étaient nues et se débarbouillaient en hâte.

Betty redevint la fillette à l’allure innocente et Léontine le souillon dépeigné.

Il était temps, Madame Cérisy rentrait bientôt, froufroutante et distinguée comme toujours. Mais elle trouva son home calme, une servante maussade et une fille sérieuse.

Ayant passé une excellente après-midi, elle songea à ses devoirs maternels et entraîna Betty dans sa chambre.

Assise avec grâce sur la chaise longue, vêtue d’un peignoir à ramages éclatants, elle prit la gamine sur ses genoux et naïvement joua à la poupée. Ça la rajeunissait.

Ses mains manucurées, lissaient d’un geste doux les cheveux de la fillette. Elle l’interrogeait