Aller au contenu

Page:Desbordes-Valmore - Contes et scènes de la vie de famille, tome 2, 1865.pdf/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
11
LE PETIT BÈGUE.
II
LES PETITS NAGEURS

On arriva ainsi jusqu'en juillet 1830. L'extrême chaleur ralentissait parfois le courage des écoliers. René savait lire et causait souvent tout bas avec ses livres, ses bons amis, qui ne lui disaient pas d'injures. Il savait écrire, et c'était pour lui la seule manière de parler sans bégayer. On trouvait sur toutes ses pages :

Bonjour, ma mère, comment vous portez-vous ?

J'aime mon père et ma mère.

Je voudrais bien aller voir ma mère !

Quand je serai grand, je soignerai ma mère et je la laisserai dormir ! Elle dormira, si elle veut, jusqu'à huit heures.

Oh ! je voudrais qu'il ne fît jour qu'à huit heures !

Sa parole écrite était correcte et vraie ; son écriture presque élégante. Le mot : Ma mère ! était surtout orné