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Page:Desbordes-Valmore - Correspondance intime 1.djvu/38

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scène, aigri, usé de déceptions et de chagrins, il revint à Paris, et ne quitta plus sa femme et son fis. Quant à Marceline, elle a descendu l’abîme de douleur, si bas que, par moment, elle, si pieuse, ne voit plus le ciel. Puis, son âme se relève vers les divines espérances :

... Une âme
Prend ses ailes longtemps avant de s’envoler. »

Soudainement, le bonheur paraît leur sourire. Ondine se marie. Valmore trouve enfin une place, place bien humble, à la Bibliothèque Impériale. Ce ne fut qu’un temps de répit, trop court hélas ! Le soir de la vie de Marceline est attristé par la mort de ceux qu’elle aime : son frère, ses sœurs, Caroline Branchu, Ondine… Elle veut mourir. « Ecoute, écrit-elle à Pauline, je suis allée à l’église où j’ai fait allumer huit cierges humbles comme moi. C’était huit âmes de mon âme ; père, mère, frère, sœurs… enfants ! Je les ai regardé brûler, et j’ai cru mourir. Ne dis cela qu’à toi, c’était une visite à Dieu. » Pauline elle-même, la meilleure compagne de son cœur, s’en va avant elle. Le chapelet des affections s’est rompu sous ses doigts de malade. Elle se cache, pour pleurer et souffrir, dans l’attente de la grande libératrice. Deux ans, la maladie la plus cruelle la torture sur un lit qu’elle ne peut plus quitter. Enfin, (i) elle attendrit la Mort quelle appelait depuis