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Page:Desbordes-Valmore - Correspondance intime 1.djvu/45

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le monde entier, je ne voudrais affliger la vôtre, entendez-vous ? De quoi m’accusez-vous donc ? Quelle autre preuve puis-je vous donner à présent de l’estime que je vous ai vouée, et dont je renouvelle encore l’assurance pour toujours.

M. DESBORDES.

II


À M. VALMORE


(Bruxelles, 1817.)

Monsieur, j’ai pris, dites-vous, votre timidité pour de la fierté. Vous avez pris ma tristesse pour du dédain. Nous nous sommes trompés mutuellement. Comment pourrait-on dédaigner quelqu’un que l’on a appris à estimer depuis longtemps ? Mais pourquoi vous excuser avec moi ? Quel reproche ai-je fait ? Quel motif et quel droit pouvais-je en avoir ? Vous avez la bonté d’attacher quelque prix à mon opinion, et vous voulez la connaître. Eh bien, Monsieur, la voici : je vous crois toutes les qualités d’un honnête homme, jointes aux penchants de votre âge. Toute ma pensée vous est connue à présent. Ne vous blessez donc plus d’une réserve naturelle aux personnes malheureuses. Ne l’attribuez jamais au dédain, s’il est vrai que vous l’ayez pensé, et croyez que dans tous