L’oiseau chantait, piquait le fruit mûr, et ses ailes
Frappaient l’ogive sombre avec un bruit joyeux ;
Et le soleil couchant dardait ses étincelles
Aux vitraux rallumés de rougeâtres parcelles
Qui me restaient long-temps ardentes dans les yeux.
Notre-Dame[1] ! aujourd’hui belle et retentissante,
Triste alors, quel secret m’avez-vous dit tout bas ?
Et quand mon timbre pur remplaçait l’orgue absente,
Pour répondre à l’écho de la nef gémissante,
Mon frêle et doux Ave, ne l’écoutiez-vous pas ?
Et ne jamais revoir ce mur où la lumière
Dessinait Dieu visible à ma jeune raison !
Ne plus mettre à ses pieds mon pain et ma prière !
Ne plus suivre mon ombre au bord de la rivière,
Jusqu’au chaume enlierré que j’appelais maison !
Ni le puits solitaire, urne sourde et profonde,
Crédule, où j’allais voir descendre le soleil,
- ↑ Une église de Douai abandonnée pendant la révolution.