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LES PLEURS.

Quand le monde fait peur ; quand la foule fatigue ;
Quand le cœur n’a qu’un cri : — Te voir, te voir, te voir !

Et quand le silence
Adore à son tour,
La foi qui s’élance,
Aux cieux se balance
Et pleure d’amour !

Vivre ! toujours vivre,
D’un feu sans remords !
Nous sauver et suivre
Un Dieu qui se livre,
Pour tuer la mort !

Aimer ce que j’aime,
Une éternité,
Et dans ton baptême,
M’abreuver moi-même
D’immortalité ;

Quelle immense voie !
Que d’ans, que de jours !
Viens, que je te voie !
Je tremble de joie ;
Tu vivras toujours !