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IDYLLES.

Mon avenir alors était brillant et sûr :
Vieux berger, comme toi je suis abandonnée ;
Le songe est dissipé ; mais le réveil est pur !

Le seMe voici devant la chapelle
Où mon cœur sans détour jura ses premiers vœux.
Le seDéjà mon cœur n’est plus heureux,
Mais à ses vœux trahis il est encor fidèle.
Le seJ’y vins offrir, l’autre printemps,
Une fraîche couronne, aujourd’hui desséchée.
Cette chapelle, hélas ! dans les ronces cachée,
N’est-elle plus l’amour des simples habitants ?
Le seSeule, j’y ferai ma prière :
Mon sort, je le sais trop, me défend d’espérer ;
Eh bien, sans espérance, à genoux sur la pierre,
EhJ’aurai du moins la douceur de pleurer.



LE RUISSEAU

Le soleil brûlait la plaine ;
Les oiseaux étaient muets ;
Le vent balançait à peine
Les épis et les bluets ;
Quelques chèvres, dispersées
Sur le penchant des coteaux,
Broutaient aux jeunes ormeaux
Les vignes entrelacées ;
Les troupeaux, au fond des bois,