Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/28

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dates, 22 février et 13 juillet 1638 pour LVIII, LIX et LX, 12 août de la même année pour LXI, rien pour LXII et LXIII.

Voici une autre correspondance que Clerselier pouvait aisément compléter et dater : il s’en est soucié encore moins. Chanut conservait un memento des lettres qu’il écrivait ou qu’il recevait ; Baillet et Legrand s’en serviront plus tard pour fixer plusieurs dates. Chanut avait aussi recouvré ses lettres, à la mort du philosophe, et Baillet en donnera de longs passages dans la Vie de Descartes. Mais Clerselier ne tira aucun parti de ces papiers de famille. Peut-être dut-il compter avec la modestie de son beau-frère, à laquelle il rend hommage dans la dédicace de son premier volume : Chanut n’avait même pas permis qu’on imprimât cette dédicace en 1657, et il fallut attendre sa mort, en 1662, pour la donner au public dans la seconde édition de 1663. Peut-être aussi les convenances s’opposaient-elles à la publication de lettres où un ambassadeur parlait librement de la reine auprès de qui il était accrédité, et lorsqu’elle était encore vivante (Christine ne mourut qu’en 1689). — Les mêmes raisons, auxquelles s’ajoute un sentiment de réserve bien naturel à une femme, expliquent pourquoi Clerselier ne put livrer à la curiosité publique les lettres de la princesse Élisabeth : celle-ci les avait aussitôt redemandées, à la mort de Descartes ; Chanut les lui renvoya, et la princesse, dit Baillet (t. II, p. 428), « ne voulut point permettre qu’on en imprimât aucune avec celles du philosophe ». Cependant elle en laissa prendre copie, et c’est ainsi qu’elles furent retrouvées plus tard et publiées en 1879 par Foucher de Careil.

Toujours par un semblable excès de modestie, Clerselier, qui imprimait à la fin du premier volume trois réponses qui lui avaient été faites, n’a point donné en même temps ses propres lettres auxquelles Descartes répondait. Et par la même négligence ou insouciance encore, il n’a point daté ces trois réponses.

Enfin les trois lettres à Balzac (C, CI et CII) n’ont point de date ; il était facile cependant de dater au moins les deux der-