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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/463

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ie n’y amene de plus grands treſors, dou ie pretens tirer plus de ſatisfaction, que vos eſcrits. I’eſpere que vous me permettrez d’emporter celuy des paſſions, encore qu’il n’a eſté capable de calmer ceux[1] que noſtre dernier malheur auoit excité. Il faloit que voſtre preſence y aportoit[2] la cure, que vos maximes ni mon raiſonnement n’auoient pu appliquer. Les preparations de mon voyage & les affaires de mon frere Philippe, ioint a vne complaiſance de bienſeance pour les plaiſirs de ma tante, m’ont empeſché iuſqu’icy de vous rendre les remercimens que ie vous deuois pour l’vtilité de cette viſite ; ie vous prie de les receuoir à cette heure de

Voſtre tres affectionnée amie a vous ſeruir,
élisabeth.

M. Deſcartes,

Ie ſuis obligée d’enuoyer celle cy par le meſſager, parce que ſa promtitude m’eſt plus neceſſaire, a cette heure, que ſa ſeureté.


Page 448, l. 9. Sur le « malheur » qui ſut cause de ce départ forcé de la princesse Élisabeth, nous avons deux documents :

1o Baillet, en 1691, Vie de Mons. Des-Cartes, II, 233-234, raconte le ſait, et cite en marge une « Lettr. MS. de M. de la Salle à M. Legrand ». Dans sa Préſace, p. xxv : « C’est de M. de la Salle, dit-il, Chambellan ordinaire du ſeu Roy de Suéde que l’on tient la plupart des choses qui regardent la personne de l’illustre Princesse disciple de nôtre Philosophe. Et en marge, au même endroit : « C’est luy qui, par ordre du feu Roy de Suéde, accompagna le Prince Adolphe frére de ce Roy et Oncle de celui qui regne aujourd’huy, dans ses voyages d’Allemagne et d’Italie, avec la qualité d’Envoyé extraordinaire, et qui a eu depuis de trés-grandes habitudes dans toute la Maison Palatine de la branche de Weldens. » M. de la Salle pouvait donc être bien renseigné, quoique

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