Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/193

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Il eut la curioſité d’y vouloir lire quelque choſe ; & à l’ouverture du livre, il tomba ſur le vers

Quod ritæ ſectabor iter ? &c.

Au même moment il apperçùt un homme qu’il ne connoiſſoit pas, mais qui lui préſenta une pièce de vers, commençant par Eſt & Non, & qui la lui vantoit comme une piéce excellente. M. Deſcartes lui dit qu’il ſçavoit ce que c’étoit, & que cette piéce étoit parmi les Idylles d’Auſone qui ſe trouvoit (ſic) dans le gros Recüeil des Poëtes qui étoit ſur ſa table. Il voulut la montrer lui mème à cét homme, & il ſe mit à feuilleter le livre, dont il ſe vantoit de connoitre parfaitement l’ordre & l’œconomie. Pendant qu’il cherchoit l’endroit, l’homme lui demanda où il avoit pris ce livre, & M. Deſcartes lui répondit qu’il ne pouvoit lui dire comment il l’avoit eu ; mais qu’un moment auparavant il en avoit manié encore un autre, qui venoit de diſparoître, ſans ſçavoir qui le lui avoit apporté, ni qui le lui avoit repris. Il n’avoit pas achevé, qu’il revid paroitre le livre à l’autre bout de la table. Mais il trouva que ce Dictionnaire n’étoit plus entier comme il

rum opéra, feu \ fragmenta quœ repe\riunlur. \ Ciii prœfixa efl viiiiifcuiufque poetœ vita. \ Pofiremo accefferuni \ varice leàiones, ft non \omnes, prœcipuce tamen, magifque \ neceffarice. \ A.P.B.P.G. (c’est-àdire : Petro Bross^o, patricio Gacenfi). — Lugduni, in otticinà Hug. A Porta. Sumptibus loan. Degabiano & Sam. Girard. M.DC.III. — In-4, 3 ff. limin., pp. 1426 (premier volume), et 888 (second volume). — La seconde édition porte le même titre, avec cette indication nouvelle : Secunda editio prio[re muito emendatior. Gènevas, excudebat Samuel Crispiniusl. M.D.XI. — In-4, 3 tf. limin., pp. 1426 (premier vol.), et 895 (second vol.).

Le passage dont parle Descartes se trouve : Ausonij Edyllia, p. 655 de la seconde partie (i"^ édit.) et p. 658 ibid. (2™<^ édit.). Ex Grœco Pythagoricum, de ambiguitate eligendœ vitce. Edyilium XV. Le premier vers est bien :

Quod vitce feâabor iter ? Si plena tumultu Sunt fora…

et le dernier :

Non nafci ejfe bonum, natum aut cito morte poliri.

Ni l’une ni l’autre, d’ailleurs, de ces deux éditions de i6o3 et de 161 1, ne contient de portraits en taille-douce, ce qui explique l’étonnement de Descartes, p. 184 ci-après, 1. 7-10. Il avait sans doute usé de l’édition de i6o3 pendant ses études au collège de La Flèche.

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