Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/540

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APPENDICE

« Nous avons aussi le commencement d'un ouvrage écrit en francois, trouvé parmi les papiers que M. Descartes avoit portez en Suéde {en marge : Invent, cotté Q), fous le titre de la Recherche de la Vérité par la lumière naturelle, qui toute pure, & sans emprunier le fecours de la Religion ni de la Philosophie, détermine les opinions que doit avoir un honnête homme fur toutes les choses qui peuvent occuper sa pensée, »

« C'est un Dialogue, dont l'Auteur avoit deffein de nous donner deux livres, dans lefquels il prétendoit rectifier les défauts de l'éducation ordinaire qu'on nous procure dans notre enfance, & corriger toutes les fausses pensées dont la foiblesse de nos sens & l'autorité de nos précepteurs ont coûtume de remplir nôtre imagination en cét aage. Il n'y promettoit rien moins que de nous rendre vraymeni fçavants, fans être obligez de récourir aux livres, dont la masse est û grande & si mêlée d'inutilitez, qu'il faudroit plus de têms pour les lire, que nous n'en avons pour vivre ; & plus d'efprit pour en tirer & choifir les choses utiles, que pour les inventer de foymeme(a).

« IIl avoit choisi pour Entre-parleurs de son Dialogue trois personnages de caractère différent, qu'il nommoit Eudoxe, Polyandre, Epistemon. Sous le nom d'Eudoxe, il supposoit un homme de médiocre esprit, mais dont le jugement n'étoit perverti par aucune sausle créance, & qui possédoit la raison dans toute la pureté de sa nature. Eudoxe étoit vifité dans sa maifon df cam-

a. Voir ci-avant, p. 497, 1. 22, à p. 498, 1. 5.