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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/620

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6o8 Correspondance.

i'elprouuay dans les endroits difficiles, où je m'arreftois comme hefitant fur le iens des paroles, que rien ne l'arre- ftoit, & j'admiray que, dans noftrc langue qui luy eft eftran- gere, elle fe peuft expliquer des interprétations des pro- fondes penfées de cet auteur. Cela, Monfeigneur, m'eftonna d'autant plus, que peu fouuent je luy auois ouy parler de cet hirtorien; j'ay connu, en cette occafion & en quelques autres femblables, qu'elle feint, ou au moins qu'elle né- glige, de paroiftre auoir lu & fçauoir.

Page 540, 1. 29 : les fçauansl les perfonnes d'eitudé,

1. 3y : quelque difcours étudié] quelque récit ou propofition qu'ils affedionnent.

Page 541, 1. 6 : l'humeur bienfaifante] la beneficence,

I. i3-i4 : vne jeune fille] vne fille,

I. 22 : durer... chalfe] jufques à durer à cheual dix heures en vn jour à la chaffe,

1. 24-25: tirer... feule] tirer vn Heure courant auec vne baie feule.

1. 25-26 : Elle fçauoit... gloire.] Je tremble encore, quand ilme fouuient qu'vn jour, dans les plaines d'Upfale, fa Majefté étant montée fur vn cheval d'Italie blanc comme de la neige, que fon Eminence luy a donné, qu'elle aime extrê- mement & qui femble connoiflre fa Maiftrefle, nous ayant fait prendre quatre des plus villes cheuaux de fon efcurie, nous mit auec elle de front pour vne courfe de cinq cents pas, & arriva la première au bout de la carrière. Elle fçait tirerd'vn cheval tout ce qu'il fçait; & cela fe fait fans affeda- tion, en forte qu'il paroift bien qu'elle ell fort edoignée d'en vouloir tirer de la gloire.

1. 32 : toute... imaginable] vne complaifance bénigne,

1. 39-44 : Il eft vrai... qui les fouffrent.] Il arriue parfois, dans les heures de fon loifir. qu'elle les raille de leurs défauts, & ceux qui entendent le langage Suédois, difent tous qu'il ne fe peut rien ouïr de plus rgreable, hors fes domeftiques mefmes. Elle efchappe quelqiiefois à rire des défaux des perfonnes, < & bien > qu'elle 'e fade de bonne grâce, & que vifiblementU paroiffe qu'elle n'a n'y aigreur n'y auerfion contre ceux de qui elle fait rifée, il feroit peut eftre mieux qu'elle s'en abftint, pource qu'au moings refte t'il vne appre- henfion de mefpris en ceux qui ont efté moquez, quand ils viennent à le fçauoir. Mais cela n'arriue que rarem', pour

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