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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/94

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84 Descartes et Beeckman.

la traduction française du P. Poisson, traduction fidèle, assuré- ment, non toutefois sans quelques inexactitudes, comme nous le verrons plus loin. Cette traduction, imprimée en 1668, peut rendre cependant au moins trois sortes de services. D'abord les figures qu'elle nous donne sont sans doute les plus con- formes à celles du texte de Descartes ; en tout cas, elles sont plus soignées que dans les trois autres documents : ce sont donc elles que nous reproduirons. Ensuite la division en alinéas est parfaitement justifiée par le sens général du texte et le mouvement de la pensée; et sans prétendre que l'ingéniosité propre de Poisson n'y soit pour rien, on peut croire aussi qu'il s'est conformé aux indications de l'original : nous diviserons donc le texte exactement comme lui. Enfin on peut hésiter parfois entre deux leçons des manuscrits, l'une qui donne, par exemple, pour le même verbe, un présent, et l'autre un futur ; Poisson avait sous les yeux l'original, sa traduction nous indi- quera donc lequel des deux choisir. Elle n'ajoute rien d'ailleurs au texte des manuscrits, si ce n'est deux passages importants que donne aussi l'édition de i65o, et quelques expressions çà et là qui sont plutôt des gloses personnelles de Poisson ; nous les signalerons chemin faisant. Elle retrancherait plutôt, si l'on en croit celui-ci dans sa préface (ci-avant p. 81, 1. 9-10); mais les retranchements ne portent que sur quelques mots sans grande importance.

Les trois textes latins qui viennent ensuite (texte imprimé d'Utrecht, et textes manuscrits de Leyde et de Middelbourg) ne sont tous trois que des copies. AVons-nous quelque- raison de préférer l'une d'elles aux deux autres ?

La copie de Middelbourg est la plus ancienne, et Beeckman l'a certainement fait faire sur l'original que Descartes lui avait donné. Mais le copiste qu'il a choisi n'était pas des plus habiles : les figures, en particulier, sont trop négligées, et l'on est exposé, en les lisant, à plus d'une méprise; de plus, les fautes d'orthographe, dans le texte, et même les fautes de latin proprement dit, ne sont pas rares, De même, la copie

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