Puis, comme Beeckman « en faifoit parade & en efcrivoit çà & là comme de chofe qui eftoit Tienne » (t. II, p. 389, 1. 7-8), Descartes, qui s’est montré peut-être un peu trop crédule à cet égard, réclama son bien assez durement (t. I, p. 24, 1. 9 ; p. 1 1 1 , 1.8; p. i55, 1. 8; p. 177,1. 1). Beeckman le rendit donc, fin de 1029, non sans en avoir (comme on pouvait s’y attendre) fait prendre une copie, qu’il conserva précieusement. Il l’avait fait insérer dans le gros registre qui contient son propre Journal. Nous avons raconté (ci-avant p. 17, etc.) comment ce registre, longtemps perdu, fut acquis en 1878 par la Bibliothèque provinciale de Middelbourg, où il demeura ignoré, jusqu’à ce qu’un jeune étudiant de cette ville, C. de Waard, cet été de 1905, en découvrît et en signalât aussitôt l’importance. Le texte du Compendium Musicae, qui s’y trouve, ne paraît pas être de la main de Beeckman. Il est d’ailleurs aussi passablement fautif, et les figures sont loin d’être parfaites. C. de Waard a pris la peine de les calquer toutes, et de copier d’un bout à l’autre les trente-deux grandes pages (folio i63 recto, à folio 178 verso) du manuscrit. Nous-mème nous avons vérifié ce texte à Middelbourg, pendant plusieurs séances aux Archives, où le registre avait été momentanément déposé par le Directeur de la Bibliothèque provinciale, puis à Nancy, où il nous fut ensuite envoyé. En tête, on lit, comme dans le manuscrit de Leyde : « Du Peron (sic) five des Chartes René, Ilaco Beecmanno », et de même à la fin : « Bredas Brabantinorum etc. »
Nous avons ainsi quatre documents,, pour constituer le texte du Compendium Musicae : deux manuscrits (celui de Middelbourg et celui de Leyde), et deux imprimés (celui de Paris en 1668 et celui d’Utrecht en 1650).
Le premier de tous les documents serait l’original latin ; mais, sauf quelques lignes conservées par Baillet, et deux passages de Descartes lui-même dans sa correspondance (t. I, p. 133, 1. 9, et p. 229, 1. 12), nous n’avons de ce document que