l’ouvrage fut connu chez nous dès la fin de 1632. Il n’en prépara pas moins un second livret, dans le même sens que le premier, et qui, terminé dès 1634 ne parut qu’en 1639. Sans doute par un sentiment de délicatesse, Morin ne le publia pas au lendemain de la condamnation de Galilée, ne voulant pas profiter du secours apporté à sa thèse par le Tribunal du Saint-Office[1].
Les Français qui étaient à Rome, tenaient soigneusement leurs amis de France au courant de ce qui se tramait contre Galilée. Mais ceux-ci ne voulaient pas croire qu’on irait jusqu’au bout. C’est que l’admiration et même la vénération était grande parmi nos compatriotes pour l’illustre Florentin. Personne n’a si bien parlé de lui, à ce moment, que Jean-Jacques Bouchard, dans une lettre à Peiresc, datée de Rome, le 18 juin 1633, c’est-à-dire au plus fort du procès et cinq jours avant la condamnation : « C’est, dit-il, le vieillard le plus sage, le plus éloquent et le plus vénérable que j’aye jamais vu, et qui a en sa façon et en ses termes je ne sçay quoy de ces Philosophes anciens[2]. »
- ↑ Voir pour ces deux livres de Morin notre tome I, p. 260 et p. 324. La publication du second fui aussi retardée par celle des Loniiitudes du même auteur. Toutefois, dans la Dédicace à Richelieu, du 24 juin \G’h^, on lit : n…OmifTis iis quœ in mex caufœ gratiam ada lunt Ronut aducr » fus GaliliEum. » Morin rappelle, dans le cours de ce second ouvrage, que Galilée avait eu lui-même connaissance de son premier, avaiu que l’impression ne fût achevée, trop tard cependant pour qu’il put en parler dans ses Dialogues. Il s’étonnait toutefois des raifons astronomiques (ou plutôt astrologiques] que donnait Mon’n pour l’immobilité de la Terre, mais ne disait mot des raisons physiques, en particulier, continue celui-ci, p. 54 : « &potirrimum de meâ demondratione aduerluspi^cipuum » eius lundamentum pro Telluris motu.petitum à caufà Huxùs Oi refluxùs » Oceani. Siquidem Manufcriptum illud cuius memini p. 5y meas Solu » tiùuis [son premier ouvrage, en //>’,’//)erai ipfius Galilu ; ;, vt iani quoque » patet ex eius Dialogis. Idque mihi quidcm afleucratum luerat à Viro » clariffimo, qui fcriptum illud ex Italie adduxerat ipfunique nuhi com » municauerat ; fed Galihei nomen confuho fubticueram, quod Manu » fcripto non effet appolitum. Galilaei autem libro in lucem cditi>, ab » eoquc ad D. GalTendum hue mili’o iKt mihi oltenfo, vidi niulia d(jcla & » fubtilia, (jalilaei ini^eiiium redolentia. »
- ↑ J.-.l. Bouchard, un des correspondants de Peiresc, écrivait de Rome. le 18 juin 1633. aux frères du Puy : « … il y a icy un Lincco, à propos de