Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/210

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ij2 Vie de Descartes.

La sentence rendue ne pouvait que redoubler la sympathie pour la personne de Galilée, et la faveur pour ses idées. Un prêtre à Paris (et Descartes n'en pouvait croire ses yeux, lorsque Mersenne le lui manda en Hollande"), Ismaël Boulliaud, voulait écrire aussitôt pour le mouvement de la Terre; et il faut voir de quel ton, deux ans après, il parle de l'Inquisition : qu'est-ce que ce Tribunal, qui s'arroge un droit, que seuls pourraient avoir les Conciles, lesquels n'ont rien décidé en cette matière ': Mersenne, plus réservé dans la forme, en sa qualité de religieux, au fond devait penser de même. Dès 1634, c'est-à-dire un an presque jour pour jour après la condam- nation son achevé d'imprimer est du 3o juin), il publia Les Mechaniques de Galilée^ traduites de l'italien en français : dans sa préface, il exprime le vœu que le savant florentin donne au public toutes ses remarques, et ne s'inquiète pas si elles seront ou non conformes à l'orthodoxie. L'année suivante, en i635,

» Académiques, qui voit bien plus clair que touts ces gens cy avec fes » lunettes d'approciie, qui ne leur ;?j ont pas neantmoins fait découvrir » dans la Lune les irahil'ons que l'on luy a tramées à Rome, où il a efté » appelé par ceux de Tlnquifuion, lefquels l'ont mefme retenu prifonnier » quelque huid lire : dix-huit) jours, d'où il eft maintenant dehors. Je le » fus voir, l'autre jour, avec M. Doni, & luy leus les louanges que cer- >> tains maiftres de voftre Académie m'ont efcrites fur fes Dialoghi del » FlujDo el Refiuffo. qu'il receut avec un extrême contentement. C'eft le » vieillard le plus fage, le plus éloquent & le plus vénérable que j'aye » jamais veu, & qui a en fa façon & en fes termes je ne fçay quoi' de ces )> Philofophes anciens : auffi chés luy fe fait le cercle di tutti i virtuoji di » lioma. » En marge du MS., Bibliothèque Mé)anes à Aix, Corresp. de Peiresc, t. II, f» 410 : « ce Linceo n'eft autre que l'illuflre Galilei, alors >• âgé de 74 ans i>. {Les Correspondants de Peiresc, p. p. Tamizey de Larroque, Paris, A. Picard, 1881 : Jean- Jacques Bouchard, \). 58-9.)

a. Tome I, p. 288 et p. 290-291.

b. Les Mechaniques de Galilée, Mathématicien & Ingénieur du Duc de Florence. Avec plufieurs additions rares & nouuelles, vtiles aux Archi- tectes, Ingénieurs, Fonteniers, PhiloTophes, & Artifans. Traduites de l'Italien par L. P. M. M. \ Paris, chez Henry Guenon, rué S. lacques, prés les lacobins, à l'image S. Bernard. M. DC. XXXIV.) Achevé d'im- primer, 3o juin 1Ô34. — Préface : 'i le feray content, fi ie fuis caufe que - le fieur Galilée noL-'S donne toutes fes i'peculattons des mouuemens, & de

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