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j^6 Vie DE Descartes.

bon Hollandais n'avait pas compris l'ironie de ce gentil- homme du Poitou. Repoussé avec perte dans ses tentatives de prosélytisme, il ne lui pardonne pas son échec, et va maintenant le poursuivre des pires accusations.

Des thèses furent annoncées pour le 26 mars, et soutenues réellement le 7 avril 1647 • Descartes était traité de pélagien par Triglandius, et par Revins de blasphémateur. N'avait-il pas déclaré que la liberté en l'homme est infinie, à l'égal de la liberté en Dieu ? Ce qui était bien la doctrine de Pelage. . N'avait-il pas aussi supposé que Dieu lui-même (c'est-à-dire l'Esprit Saint, dit Revius) pouvait être trompeur? Et c'était là un abominable blasphème =".

Descartes averti se fit envoyer les thèses par Heereboord, Justement un nouvel opuscule venait de paraître, où la sentence de Groningue, rendue en sa faveur, et qui avait été attaquée par Voët fils, était justifiée avec pièces à l'appui, Bonce, Fidei Sacrum^. L'auteur, Desmarets lui-même, publiait tout au long les lettres écrites d'Utrecht par Voët père à Schoock, pour engager celui-ci dans sa querelle contre Descartes. Voët était homme à en écrire de semblables aux professeurs de Leyde,

temps. Ainsi Balzac écrivait à « Monficur de l'Eftang », 1=' nov. 1625, au sujet de quelqu'un qui venait de se faire huguenot : « Vous me ferez

  • plaifir de m'cîclaircir du fubjet qu'il a eu de nous quitter, <S; de fc def-

» partir des maximes (]u'il m'a (i fouvent prefcliées : Que Icfage meurt » en la relifpon de fa mère, Qu'il ne change jamaJs li'opinion. Qu'il ne fe » repent point de fa vie paffée, Que tout ce qui efl nouveau luy cfl fuf- » pea. . . » {Œuvres de M. de Balzac, M DC LXV, t. I, p. i;<^.)

Et dans une autre lettre, « à Monreifi;neur rEvcfqlJe d'Ayrc », 20 scpi. 1623 : « ...fi'j'ay eu autrefois quelques Icntimens particuliers, je les » quitc de bon cœur, afin de me réconcilier avecque le peuple, l'if ne » paioiltre pas ennemi de ma patrie pour vn petit mot, ou vne choie de » peu d'importance... » Et plus loin : « ...dans la corruption de ce » fiecle, ou prefque tous les efprits (e révoltent do la Foy, vous aifrez à » faire à vn liomm*, qui ne veut rien croire de plus véritable que ce qu'il » a appris de fa mère & de fa nourrice. >> \Ibid., t. I, p. 22.)

a. Tome JV, p. 63i-632 : lettre du 19 avril 1647. Et p. 632-635, éclair- cissements.

b. Tome V, p. 11. Et t. VIII, 2» partie, p. 248, noie d.

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