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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

vante. Un troisième enfant, une fille, Inès, vint augmenter, le 24 novembre 1825, le fardeau qu’ils avaient déjà tant de peine à porter !… Mais leur situation embarrassée avait ému les amis que Marceline s’était faits à Paris et au premier rang desquels s’évertuait Mme Récamier.

Qui lui avait parlé de Mme Desbordes-Valmore ? Qui lui avait donné à lire ses Poésies ?

Sainte-Beuve dit que ce fut l’écrivain H. de Latouche, et il n’y a rien d’impossible à cela, car il connaissait le ménage depuis cinq ans et avait échangé des envois d’auteur avec le poète des Elégies et Romances. Le reste se devine :

« Cette petite comédienne de province…, vous savez…, qui module avec un accent si pénétrant des souvenirs d’enfance et des peines de cœur ? — Desbordès-Valmore ? — Oui. Eh ! bien, mariée, elle n’est pas heureuse. Elle a quitté le théâtre ; son mari seul y est encore… et ils attendent un troisième enfant ! Est-ce que vous ne pourriez pas faire quelque chose pour eux ? »

La bonne Mme Récamier promettait d’y songer et ce n’était point, chez elle, parole en l’air ; on le vit bientôt[1].

  1. Elle ne s’occupait pas seulement de Marceline. À la requête de Latouche encore sans doute, elle obtint pour l’oncle Constant la commande de trois portraits du duc de Montmorency. Aussi le vieux peintre jugeait-il alors Latouche « simple, candide, affectueux, » opinion confirmée par le cri de Marceline vers Sainte-Beuve : « Il l’a été ! Il l’a été ! » Plus tard, il est vrai, Constant Desbordes dut changer d’avis, car, en 1840, nous apprendrons par une lettre de Mme Valmore