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MARCELINES DESBORDES-VALMORE

de brouiller la serrure, quand elle paraît nous en donner la clef.

Il est probable qu’elle essaya d’abord de rentrer à l’Opéra-Comique et qu’on lui opposa, sinon un relus brutal, du moins ces promesses redoutables dont les directeurs ont le narcotique. Aussi, pleine d’espoir, conlinua-t-elle d’étudier la musique. Elle apprit également à jouer de la guitare et de la harpe. Quelques années plus tard, elle écrivait à son frère Félix, prisonnier des Anglais : « J’ai cultivé la guitare et j’y suis devenue assez forte. C’est le seul instrument qui convienne à ma voix et à ma fortune. »

Ailleurs, elle fait allusion à ces accords puissants (ceux de la harpe),

Qui de plus d’un orage avaient calmé ses sens.

Ou bien, elle s’écrie, en se rappelant les prémices de son inguérissable amour :

Que de fois pour tromper l’embarras le plus doux,
Cette harpe, au hasard, parla seule entre nous !

C’est sans doute à l’époque de son retour à Paris qu’elle fit ou renouvela connaissance avec Caroline Branchu, qui venait de créer brillamment à l’Opéra (décembre 1807) la Vestale de Spontini[1].

  1. Caroline Branchu (1780-1850), née à Saint-Domingue. Son père. Chevalier de Lavit, homme de couleur, était officier de