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MARCELINES DESBORDES-VALMORE

dans son enfance, avait appris à lire tout seul et s’était essayé à dessiner sur la poussière, avec une baguette, et sur les murs blancs, avec un morceaux de charbon. Marceline l’aimait par affinité[1].

Quant à Constant Desbordes, il avait son atelier dans une des anciennes cellules du couvent des Capucines, dont l’emplacement est devenu la rue de la Paix. Là, Gros, Girodet, Gérard, Révoil, tous les élèves de David, travaillaient ou avaient travaillé ; là, de 1805 à 1810, exactement dans l’angle gauche du cloître, Girodet, le maître préféré de Constant Desbordes, s’enferma pour peindre le Déluge, Atala et la Révolte au Caire.

La description que Mme Valmore fait du couvent des Capucines, dans l’Atelier d’un peintre, indique assez qu’elle y allait souvent visiter son oncle, à travers un long corridor où les étrangers s’égaraient, entre les murs écroulés et les poutres vermoulues.

Marceline avaient bientôt épousé, de confiance, la dévotion de son parent pour Girodet, le solitaire chez lequel Desbordes montait rarement et qui ne descendait jamais chez son élève, bien que leurs ateliers fussent l’un au-dessus de l’autre.

Girodet, si l’on en croit Mme Valmore, n’en esti-

  1. Hilaire Ledru (1769-1840), peintre également inutile, mais moins rassemblé. Conviant les déracinés à donner l’exemple de l’aide mutuelle, Marceline, secondée par Talma et la tragédienne Duchesnois, fonda plus tard (vers 1825), pour les enfants du Nord, la première association de provinciaux qui se soit occupée de bienfaisance.