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DE THÈBES. INTRODUCTION.

tête découverte et les pieds nus, épars çà et là dans la plaine, au moment où le soleil darde à plomb ses rayons, semblent défier, pour ainsi dire, toutes les ardeurs du jour. Il n’y avait que l’activité française qui pût, en les imitant et en les surpassant peut-être, braver ce climat brûlant : aussi les naturels du pays s’étonnaient-ils de nous voir parcourir la plaine et recommencer nos observations et nos recherches à toutes les heures du jour.

Plusieurs villages sont distribués dans la plaine de Thèbes. À l’occident, et à deux cents pas du Nil, est le village d'el-Aqalteh. Près des cahutes qui le composent, on voit une assez belle maison, que les habitans appellent qasr où château : elle servait de logement aux gouverneurs du pays, dans le temps consacré au recouvrement des impôts ; elle offrit ensuite aux troupes françaises un lieu de station commode, lorsqu’elles poursuivaient les restes fugitifs des Mamlouks de Mourâd-bey, ou lorsqu’elles percevaient le myry. Plus loin, vers la montagne libyque, et en descendant le fleuve, on aperçoit Naga’ Abou-Hamoud, dont les maisons de terre sont en partie cachées par une forêt de palmiers ; plus loin encore, Koum el-Ba’yrât, bâti sur les décombres mêmes de l’ancienne Thèbes. Tout près de la montagne, Medynet-abou offre les restes d’un village moderne entièrément abandonné. Enfin, à l’extrémité de la plaine, vers le nord, est situé le petit village de Qournah, que ses sauvages habitans abandonnent, quand ils veulent se soustraire au paiement de l’impôt. Nouveaux troglodytes, ils se retirent alors dans les grottes nombreuses dont la montagne voisine c’est percée ; ou bien, accom-