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DE THÈBES. SECTION I.

vant le vainqueur, ces sacrifices que l’on offre aux dieux, n’ont-ils pas une conformité parfaite avec les circonstances du retour du héros dont Diodore nous donne l’histoire ?

Le témoignage d’Hérodote vient se joindre à celui de Diodore, pour nous confirmer dans l’opinion que les sculptures du palais de Medynet-abou représentent les exploits de Sésostris[1]. « Ce prince, dit-il, fut, selon les prêtres, le premier qui, étant parti du golfe arabique avec des vaisseaux longs, subjugua les peuples qui habitaient les bords de la mer Erythrée. Il fit voile encore plus loin, jusqu’à une mer qui n’était plus navigable à cause des bas-fonds. »

Ces circonstances sont parfaitement d’accord avec celles qui sont rapportes plus en détail par Diodore de Sicile. Hérodote garde le silence sur la suite des exploits de Sésostris dans cette région du globe : mais Diodore, comme nous l’avons vu, y supplée par beaucoup de détails ; et il ne nous paraît pas que l’on doive inférer du silence du premier, que Sésostris n’ait pas pénétré dans l’Inde, puisque, loin d’avancer positivement ce fait, tout ce qu’il raconte conduit au contraire à supposer ce voyage : car c’est une règle de critique qu’il nous paraît très-convenable de suivre, que, pour des faits historiques dont le fond est le même et qui sont différemment narrés par plusieurs historiens, on doit ajouter foi à celui qui donne les circonstances les plus détaillées. Il est facile de voir qu’Hérodote et Diodore, dans tout ce qu’ils rapportent de Sésostris, ne se sont point copiés,

  1. Voyez la citation no viii.