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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

que de communications extérieures depuis long-temps établies. Pourquoi Sésostris ne serait-il pas un des rois conquérans qui auraient le plus contribué à ces communications par leurs expéditions militaires et leurs excursions lointaines ? D’ailleurs, tous les témoignages historiques s’accordent à nous montrer, dans l’antiquité, le commerce de l’Égypte principalement dirigé vers la mer Rouge. Ce n’est guère que sous les derniers Pharaons que les Égyptiens firent, avec un assez grand éclat, le commerce de la Méditerranée, et que les ports de l’Égypte sur cette mer furent ouverts aux étrangers.

Voilà comment, par une suite d’inductions et de témoignages fournis, soit par les historiens, soit par les monumens encore subsistans en Égypte, nous sommes conduits à conclure que l’esprit guerrier des anciens Égyptiens, leurs vastes conquêtes, leurs communications avec l’Inde, ne sont pas des chimères, et que tous les doutes que l’on a élevés jusqu’à présent sur l’expédition de Sésostris dans cette contrée[1], et sur l’existence même de ce roi conquérant, doivent cesser entièrement. Si, sous les rois qui ont succédé à Sésostris, les Égyptiens ont dégénéré de leur ancienne valeur, c’est que ces souverains n’ont point su entretenir parmi eux l’ardeur militaire que leur avait inspirée leur prédécesseur. Les critiques qui n’ont point eu, comme nous, l’avantage de visiter les monumens de

  1. Voyez un mémoire de l’abbé Mignot dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. xxxi, pag. 177 et 178 ; — Zoega, De origine et usu obeliscorum, pag. 577 et 578 ; — l’Iconographie grecque, par M. Visconti ; — les Études de l’histoire ancienne, par Lévesque, t. Ier.