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DE THÈBES. SECTION I.

l’ancienne Égypte, ont pu suspecter le témoignage de Diodore de Sicile, et regarder comme des fables inventées par les prêtres ce que cet historien nous rapporte des conquêtes de Sésostris et de son passage dans l’Inde ; mais les monumens confirment ce témoignage, et présentent eux-mêmes une garantie aussi authentique qu’aucune de celles dont l’histoire puisse s’appuyer. Ce témoignage ne se réduit donc pas seulement, comme on l’a dit[1], à celui des prêtres. Aimerait-on mieux considérer les bas-reliefs des monumens comme des compositions fantastiques, sorties du cerveau des prêtres égyptiens ? c’est ce qui ne viendra sûrement à la pensée de qui que ce soit. Nous savons bien qu’on allègue, contre l’opinion que nous avançons, le témoignage de Strabon, qui, sur l’autorité de Mégasthène[2], ne veut pas que l’on croie à d’autres expéditions dans les Indes qu’à celles d’Hercule, de Bacchus et d’Alexandre ; mais ce même Strabon, dans un autre endroit de son ouvrage[3], est d’accord en beaucoup de points avec Hérodote et Diodore sur les conquêtes de Sésostris ; il lui fait parcourir en vainqueur l’Éthiopie, tout le pays des Troglodytes et l’Arabie ; il le met enfin sur le chemin de l’Inde.

Le palais de Medynet-abou est très-probablement un de ces nombreux édifices qui, au rapport de Diodore[4], furent élevés par Sésostris, et auxquels il fit travailler les captifs qu’il avait ramenés de ses conquêtes. Voilà donc un monument dont on pourrait assigner l’époque,

  1. Voyez le Mémoire de l’abbé Mignot déjà cité.
  2. Voyez la citation no ix, à la fin de cette section.
  3. Voyez la citation no x, ibid.
  4. Voyez la citation no xi, ibid.