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Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 2, Antiquités - Description.djvu/181

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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

nait les coupables à travailler aux levées et aux chaussées près des villes ; qu’elles avaient déjà été rehaussées sous le règne de Sésostris[1], mais qu’elles le furent bien davantage sous la domination de l’Éthiopien. D’ailleurs, les prêtres de Memphis, d’Héliopolis et de Thèbes, avaient fourni d’autres preuves de ce fait à Hérodote, dans les entretiens qu’il avait eus avec eux. Il est extrêmement vraisemblable qu’ils ne mettaient pas moins de soin dans l’observation de ce phénomène terrestre, qui devait singulièrement les intéresser, que dans celle des phénomènes célestes, attestée par l’histoire. On est même bien fondé à croire, d’après le témoignage de Diodore de Sicile[2], que tout ce qui avait rapport à l’exhaussement de la vallée était consigné dans les registres publics, ainsi qu’on le faisait pour les crues du fleuve. Il nous paraît donc incontestable, d’après tous ces faits et tous ces rapprochemens, que les architectes égyptiens, ou les prêtres qui les dirigeaient, ne se bornaient pas à garantir de l’inondation les édifices au temps seulement de leur construction, mais qu’ils voulaient les en préserver pour les siècles à venir, en les établissant sur des plates-formes très-élevées au-dessus du niveau moyen de la plaine. D’ailleurs, les Égyptiens, très-bons observateurs, avaient dû s’apercevoir que les inondations moyennes et les inondations extraordinaires se reproduisant nécessairement à de certains intervalles d’une manière semblable, ou, ce qui est la même chose, le volume des eaux du fleuve étant à peu près invariable,

  1. Voyez la citation no . ii, à la fin de cette section.
  2. Voyez la citation no . iii, à la fin de cette section.