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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

porte triomphale de la proportion la plus élégante. Toutes ces constructions précèdent un temple qui porte dans toutes ses parties l’empreinte de la plus grande vétusté, et cependant il est construit avec des débris d’autres monumens. On admire les grandes et belles lignes de son architecture, et les effets remarquables de lumière que produit son portique à jour. Il ne faut pas s’attendre à y trouver les formes sveltes et élégantes des édifices grecs : ses colonnes ont peu d’élévation ; mais leur proportion même donne à l’édifice un caractère d’austérité qui en fait le mérite. L’obscurité qui règne dans tout l’intérieur de ce temple est autant produite par la privation des rayons directs du soleil, que par la couleur noirâtre des murs : elle augmente l’effet de l’architecture massive du monument. Quel contraste frappant entre cet édifice et le petit temple d’Isis qui en est tout voisin ! au ton brillant de la pierre dont celui-ci est bâti, on dirait qu’il sort des mains de l’ouvrier ; et cependant, que de siècles se sont écoulés depuis sa construction ! Le vieux temple a des sculptures qui semblent n’annoncer que l’enfance de l’art : le temple d’Isis, au contraire, a des bas-reliefs d’une exécution parfaite.

La richesse de la perspective qu’offrent ces monumens, est augmentée par la vue d’autres ruines plus importantes, qui forment le fond du tableau, et que nous avons encore à parcourir. C’est au nord-est que se trouve un des chemins qui y conduisent. Les anciens Égyptiens semblent avoir épuisé ici toutes les ressources de la magnificence : en effet, on arrive de ce côté au palais par une longue avenue des plus gros sphinx qui