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DE THÈBES. SECTION I.

effet, une cavité que l’on y voit, et des rainures verticales pratiquées dans les montans des fenêtres, ont certainement servi à fixer par des scellemens l’espèce d’ornement ou de trophée qui a été enlevé. Nous ne quitterons point ce sujet sans faire remarquer que les figures de captifs qui forment les consoles, peuvent bien avoir suggéré aux Grecs l’idée de leurs cariatides : ainsi nous sommes naturellement conduits à ranger au nombre des emprunts faits à l’Égypte, la pensée qu’ils ont rendue avec tant d’élégance, de faire porter des membres d’architecture par des figures d’ennemis vaincus.

En pénétrant plus avant dans l’espace qui s’ouvre entre les deux tours pyramidales, on remarque un enfoncement carré, dont la forme semble annoncer qu’il était destiné à recevoir des battans de porte. Dans la partie la plus élevée du parement sont deux fenêtres d’à peu près un mètre et demi[1] de hauteur, et d’un mètre[2] de largeur ; elles se répètent symétriquement à l’extérieur, et elles éclairent toutes quatre un espace très-étroit, qui est plutôt un conduit ménagé dans l’épaisseur du mur, qu’une pièce destinée à être habitée. C’est là qu’on retrouverait infailliblement, si l’on y faisait des fouilles, les escaliers qui conduisaient aux différens étages du pavillon carré dont nous allons bientôt nous occuper. Au-dessous de ces deux fenêtres, sur les murs extérieurs seulement, on en voit de chaque côté[3] une autre de deux mètres et demi de large, et de quatre

  1. Quatre pieds sept pouces.
  2. Trois pieds.
  3. Voyez pl. 4, fig. 4, A., vol. II.