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Page:Desjardins - Les caisses populaires, Cie. D'Imprimerie Ottawa, 1912.djvu/10

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facile de les convoquer et de les réunir à quelques heures d’avis même, les fatigues d’un déplacement étant réduites à une quantité vraiment négligeable.

Pour stimuler l’épargne, la Société crée de très petites parts, généralement de cinq piastres au plus, payables non pas en un seul versement, mais successivement par des paiements hebdomadaires ou mensuels de quelques sous, liberté entière étant laissée à la Société de fixer elle-même le montant de ces paiements. Les membres peuvent, à part de ces petites actions, faire des économies qu’ils déposent dans leur propre Caisse, et sur lesquelles celle-ci s’engage à payer un intérêt annuel égal à celui que l’on peut avoir partout ailleurs. Ces parts et ces dépôts d’épargne sont retirables à volonté, de sorte que le sociétaire n’est pas obligé d’immobiliser un seul sou.

Vous le voyez, je passe très rapidement sur tous les points touchant l’organisation et le fonctionnement de ces Caisses, croyant que ce que je viens d’en dire suffit pour vous donner une idée juste de la nature de cet organisme économique.

Il me reste à vous rassurer sur un point qui pourra peut-être vous préoccuper, c’est qu’il n’y a rien de plus facile à faire fonctionner dans une paroisse qu’une telle Caisse. Ce que je vous affirme là est basé sur une expérience de plus de onze années, par conséquent assez longue pour être bien certaine, puisqu’elle se dégage d’une pratique répétée. On me dira peut-être que l’expérience faisant défaut chez ceux qui pourraient être appelés aux fonctions administratives d’une telle Caisse, il pourrait devenir dangereux de leur confier une pareille gestion. À cela, je réponds qu’il ne s’agit, après tout, que de la gestion d’un organisme très simple et que l’expérience ordinaire acquise par la généralité des citoyens suffit amplement. Il va sans dire qu’avec le temps, de nouvelles connaissances viennent compléter cette première compétence et la rendre plus fructueuse pour La Caisse. Un vieux proverbe dit que : « ç’est en forgeant que l’on devient forgeron. » Il en est de même ici, et l’expérience de chaque jour vient confirmer la sagesse de ce proverbe. Si on ne commence jamais, évidemment on ne peut espérer jamais finir. De même aussi la pratique du fonctionnement d’une Caisse ajoute, sans doute, une certaine somme de connaissances, mais l’expérience déjà acquise dans le train-train ordinaire de la vie suffit au début, car les opérations ne sont pas